TransAubrac 105km - 3350m D+  - Récit Anthony Bigaud

Pace

22 et 23/04/2023

 

Trans Aubrac 2023.

22 avril

 

Inscrit depuis plusieurs mois, cet ultra faisait partie d’un des objectifs de cette année pour les quatre traileurs du week-end.

Nous partons ensemble avec une bonne prépa (Steve Padiou, Nicolas Morand, Romain Moreau, Anthony Bigaud). Une sérénité pour certains, un peu plus de nuances pour d’autres.

Nous nous mettons dans l’ambiance au retrait des dossards. C’est à ce moment-là que la pression, l’adrénaline monte, le conditionnement du cerveau, du corps.

 

On prend les infos de la course, nous devons prendre une navette à 4h15 pour aller au départ, ce n’est pas une boucle. Lever à 3h, 30 minutes de bus, où chacun se canalise, se pose la fameuse question « qu’est-ce que je fous là ? ». Mais aussi avec la grande envie de s’évader…

Nous arrivons dans une salle où l’ensemble des coureurs vont se retrouver et attendre presque une heure avant le départ. Nous nous demandons pourquoi.

Petit briefing standard nous indiquant le parcours, le balisage et la météo du jour.

La météo… nous savions bien évidemment qu’il allait pleuvoir. Début de journée assez clémente puis selon les dires de l’organisation « vous allez connaître la météo des plateaux de l’Aubrac il va faire froid, très froid. »

C’est avec ces mots que nous nous dirigions vers le départ en haut du château où les bouchons se font. Nous entendons le speaker qui ambiance. Nous sommes 700 traileuses, traileurs à partir en solo ou en relai. Une ambiance digne d’une grande course.

 

Départ à 6h08 ! Une petite heure de lampe frontale, nous partons dans le gros peloton.

Nous doublons, on nous double. La place de chacun se fait. Nous nous étions dit de faire la course ensemble au moins jusqu’au 1er ravito au kilomètre 22.

Le parcours est assez roulant malgré les petites bosses du parcours, des grosses patates mais assez courte pour ne pas y laisser de l’énergie. Nous déroulons tout en étant dans l’économie. Il ne faut pas piocher dans les réserves dès le début. Nous mangeons, hydratons, nous nous évadons dans les kilomètres, les paysages.

Nicolas prend un peu de distance derrière, il semble un peu plus dans le dur en ce début de course.

Un tronçon de course avec une montée quasi continu du km 30 au km 65 qui fût pas très agréable.

La montée est longue et la pluie arrive progressivement.

Km 54 : base de vie à Laguiole. Nous arrivons plus ou moins entamés, la mi-course est là. Physiquement OK le mental a subi cette montée interminable mais il est encore bon. Nous nous mettons au sec, changer presque totalement. Rempli nos ravitos perso. nous nous refaisons un santé. Les ravitos sont bien garnis, complets, que ce soit en liquide ou solide. Beaucoup de produits locaux. 35min de pause.

Nous sortons de la salle sous la grosse pluie! super! nous étions au sec !

Nous continuons cette fameuse montée de 30 km. La course se fait au train, nous avançons en mode robot où à un moment, nous nous égarons du parcours en suivant un groupe devant. 2 km de +.

 

Nous rattraperons régulièrement des coureurs, nous avançons bien malgré la pluie et le froid, jusqu’à ce fameux ravito…

Les burons km 78.

Que ce soit Romain, Steve ou moi, nous n’étions pas du tout dans l’idée d’arrêter. Tout était OK pour finir. Mais…

En entrant, nous voyons des personnes avec leurs couvertures de survie, frigorifiées, qui se réchauffaient tant bien que mal avec un parasol chauffant. Aider dans la protection civil, le climat n’était pas serein. Nous prenons les infos de fin de course, il reste 30 km en autonomie complète, nous étions au dernier ravito.

Je me disais qu’il fallait pas traîner. Puis au bout de 5mun nous refroidissions à notre tour. Je le sentais. Mais 30km autonome, il était important de se ravitailler, manger, boire du chaud.

Puis, nous décollons plus du parasol chauffant. Romain est presque en hypo. Il tremble. Il nous dit qu’il arrête là. Nous discutons avec les copains du jour qui sont dans la même galère que nous, tous arrêtent dans le regret sauf les filles. Pratiquement toutes les filles repartent, sacré mental !

Je n’avais pas envie d’abandonner, pas une 2ème fois. Je me questionne, je vais dehors, je vois le déluge, le froid.

Certains se change par leur assistante personnelle, évidemment, ça change la donne, repartir à sec, c’était la solution.

Nous nous laissons dire qu’il y aura aucun plaisir à finir, le cerveau commence à nous vaincre. Nous réfléchissons trop… Nous rendons notre dossard…

Nicolas nous rejoint. Il se demande ce que l’on fait là. Nous lui expliquons. Il nous motive mais trop tard, nous avons rendu nos dossards.

Nicolas repart et finit la course, bravo à toi.

À l’arrivée, nous entendons les Warriors du jour que nous avons rien loupé de la fin de course mais nous ne sommes pas finisher.

L’ambiance est bonne dans la salle, la bière aussi !!! Un peu bruyant avec les arrivées qui s’enchainent des différentes courses. Un repas de course nous est offert à l’arrivée pour les coureurs du 105km.

 

BILAN :

Rien est acquis !

Personnellement, j’étais serein sur cette course, pas de pression, peut-être pas assez d’ailleurs. Même si j’aime la mauvaise météo, je n’étais pas préparé à ce froid glacial, à cette pluie.

Avec du recul, c’est sûre, je serai reparti. Mais c’est tellement plus facile maintenant, assis sur mon canapé…

Il faut en faire une expérience qui nous rendra plus fort. Préparer d’avantage de tenues de rechange, avoir une assistance dans la mesure du possible.

Les points positifs sont que les jambes étaient là, nous pouvions courir dès le lendemain! Notre alimentation est toute trouvée. Perso une poche de salé (saucisson, cacahouète, noix de Pécan, fruits à coque) une poche de sucré (fruits secs bonbons barre de céréales, Meltonic).

Bref, un bon petit week-end malgré les 3 abandons sur 4.

Week-end ultra, week-end extra !

Anthony

 

105km 3350m D+
  1 Camille Sola
10h23'55''
 
241 arrivants   190 Nicolas Morand
18h40'38''  

Résultats